Cette conférence aborde les dynamiques de réforme spirituelle et matérielle de la Règle de Valladolid, en analysant son évolution dans le cadre de la Castille du bas moyen Age.
Nous étudierons de quelle façon les processus de réforme monastique, poussés aussi bien par des instances ecclésiastiques que par des soutiens laïcs, ont cherché à renouveler la vie religieuse par l’application stricte des règles, la centralité de la liturgie et l’austérité des coutumes. Ce mouvement réformateur contraste avec la réalité politique, culturelle et artistique du royaume, marquée par les tensions entre noblesse et monarchie, la consolidation du pouvoir royal et l’essor d’un humanisme naissant.
Dans ce contexte, les monastères réformés ou refondés à Valladolid ont fonctionné comme des centres de spiritualité et, en même temps, comme des espaces de projection sociale et culturelle. Cette conférence fera la différence entre des monastères refondus, où la réforme a représenté une relecture de traditions antérieures, et des fondations ex novo, qui ont offert des modèles renouvelés d’organisation et d’expression artistique. On analysera comment l’architecture, le mécénat et la production culturelle de ces espaces ont répondu à un équilibre entre la rigueur spirituelle et les exigences de représentation politique, en formant un paysage religieux et social propre à la Castille de transition vers la modernité.
Conférence de María Herrero Guillén, résidente, doctorante en histoire médiévale, universidad de Valladolid.