La ruralité a été considérée comme une territorialité liée au passé et à l’archaïsme. En revanche, la ville s’est positionnée comme l’incarnation (formalisation et objectivation) du marché capitaliste. Description qui mène à l’identification de la possibilité du progrès illimité dont le système capitaliste a besoin pour son fonctionnement et son expansion constante. L’espace urbain peut être considéré comme le seul lieu d’énonciation valable. D’une part, en termes politiques, il serait capable de dicter les lois et le système de règles qui régissent la vie commune (rappelons-nous le centralisme qui sous-tend l’État-nation moderne). D’autre part, en termes esthétiques et littéraires, les différents imaginaires nationaux auraient été élaborés à partir des villes. Il faut ici faire une sorte de différenciation. Dans un premier temps, il faudrait voir comment ces imaginaires nationaux auraient été conçus dans la soi-disant Modernité hispanique. A proprement parler, on ne peut pas évoquer d’état-nation dans cette Espagne impériale. Nous devrions plutôt analyser quels étaient les éléments qui ont cherché à définir la communauté chrétienne universelle. Et, dans un second temps, observer comment ces mêmes imaginaires auraient été redéfinis à partir de la Modernité française et anglo-saxonne. À partir du XVIIIe siècle, nous pouvons parler d’État-nation en soi.
La grande question que nous devons nous poser est : quel rôle a joué la ruralité dans ces imaginaires?
Conférence de José Sánchez Benavente, résident, Doctorant en Philosophie, Universidad de Granada.