Carte, sieste, croissant, patate, comité, piment, restaurant, tomate, planche… Il est évident que tous ces mots que nous utilisons quotidiennement proviennent soit du français, soit de l’espagnol. Chacune d’entre eux a une histoire propre quant à leur introduction dans la langue correspondante. Les emprunts linguistiques que l’on peut trouver dans l’évolution de chaque langue sont très nombreux. Cependant, est-il possible que cet échange entre l’espagnol et le français -qui suppose déjà une limitation géographique- se soit produit aussi si l’on ajoute d’autres facteurs? Par exemple, dans un laps de temps déterminé, par exemple du XVe au XVIIe siècle, à la fois dans la langue orale et écrite, et dans les bas-fonds des sociétés française et espagnole, entre voleurs, prostituées et voyous.
Au cours de cette conférence, nous essaierons de voir en quoi consiste la variation linguistique, dans tous ses aspects, pour définir les particularités de deux discours très concrets de l’histoire de ces deux pays : la Germanie espagnole et le jargon des malfaiteurs, aussi connu comme argot ancien français.
Pour ce faire, nous examinerons les sources écrites anciennes qui ont permis la transmission des deux langues, leurs possibles contextes d’usage oral, les auteurs qui les ont transposées dans la langue littéraire, ainsi qu’une série d’exemples représentatifs.
Cet ensemble de mots argotiques était-il commun à toute l’Europe? Sont-ils tous des emprunts? Ceux-ci sont-ils restés dans le français et l’espagnol d’aujourd’hui?
Conférence de Jorge Fernández Bruzos, résident, doctorant en Philologie française, Université de Salamanque.